TEST || Edward P. Beckers

Rien n’aurait pu être pire que cela. COXVO, les décès, la terreur qui régnait dans le Centre, rien de tout cela ne pouvait rivaliser à l’horreur que lui inspirait la scène qui se déroulait devant ses yeux. Les poings serrés, lui faisant presque mal, Edward fulminait tandis que la main de Duncan se posait de manière pressante sur le bras de la jeune fille.
Celle-ci ne montrait aucun sentiment envers le garçon. Loin de là, même. Rien en elle ne donnait l’impression qu’elle appréciait l’insistance de Duncan. Nolween ne l’aimait pas. Et cela se comprenait. Duncan n’était pas le genre de garçon à se faire apprécier d’une personne comme elle. Nolween était trop intelligente, trop indépendante… Trop parfaite pour lui.
Edward ne pouvait détourner les yeux du « couple », tandis qu’il se trouvait à l’opposé du couloir. Les deux jeunes gens ne pouvaient le voir de là où il se trouvait. Et c’était tant mieux. Son sang battait dans les tempes, ses mains se crispaient de plus en plus. Edward savait très bien qu’il ne devait pas intervenir. Chaque partie de son corps lui rappelait qu’il ne le devait pas. S’il le faisait… Il ne resterait plus grand-chose du petit Duncan et de son attitude hautaine et méprisable. Ô non. Il ne devait pas intervenir. D’ailleurs, Nolween pouvait très bien se débrouiller toute seule. Comme elle le faisait souvent. Mais c’était plus fort que lui. Edward ne pouvait laisser la jeune fille dans des situations malsaines comme celle-ci.
Appuyé contre le mur, il tenta de détourner les yeux de la scène, sentant qu’il perdait peu à peu son sang-froid. S’il restait là, à les regarder, tout cela allait mal se terminer.

NOLWEEN – Laisse-moi tranquille Duncan !
DUNCAN – Ma belle, tu sais très bien que tu ne veux pas vraiment que je parte… Tu n’as pas besoin de jouer la fille inaccessible pour m’avoir, je te veux déjà assez.

Ces paroles furent de trop pour Edward. Il sentit sa mâchoire se contracter avec force. Tellement de force et de rage qu’il se fit réellement mal. Il allait avancer d’un pas, mais se ravisa à la dernière minute, tentant de se calmer. Elle allait le repousser. Elle était une grande fille, elle devait y arriver. Après tout, il ne serait pas toujours là près d’elle… Mais comme pouvait-il la contempler dans cette situation sans agir ? C’était impossible. Il se décida enfin à s’avancer, essayant de garder une attitude calmer et sereine. Calme et serein… Tout le contraire des idées qui fulminaient dans sa tête. Le petit Duncan, il n’en aurait fait qu’une bouchée de ce petit bourgeois de pacotille. Vraiment. Par moment, il se demandait ce qui le retenait mais un seul regard sur Nolween lui rappelait qu’il ne valait mieux pas. Elle ne voulait pas de lui, c’était déjà un réconfort immense. Duncan, du haut de ses grands airs, ne méritait pas qu’il s’abaisse si bas, qu’il aille si loin. Il avança donc, remontant le couloir d’un pas lent qui se voulait décontracté. Arrivé à leur hauteur, il adressa un bref sourire à Nolween, en ne regardant qu’elle.

EDWARD – Tout va bien ?